Création de Claude Aymon pour la Wei Dance Company et sa propre compagnie, c2a,

c'est une pièce qui s'articule autour de deux duos mixtes mêlant deux danseurs des deux compagnies :

Une danseuse taïwanaise et un danseur français.

Un danseur taïwanais et une danseuse française.


Elle est inspirée de la Saint-Valentin chinoise,

qui est célébrée le septième jour du septième mois du calendrier lunaire chinois.


Selon la tradition, un jeune bouvier et une fée ont été séparés alors qu'éperdument amoureux.

La pluie est faite de leurs pleurs de ne pas pouvoir vivre ensemble.


Ils ne sont autorisés à se revoir qu'à la Saint-Valentin,

la septième nuit du septième mois.


La pièce s'est créée a à la fois en France et à Taïwan, avec une première taïwanaise en août 2014 et une première française en février 2015.

jeudi 17 avril 2014

12/04/14, la Kaohsiung Choreography Collection - 1er jour - Bill T Jones le soir

Mauvaise nuit
premiers cours chez miss Lin,
voir Bill T.Jones à Taïwan






Je me réveille en pleine nuit, en nage.
Je tourne la tête vers la clim', 26 degrés.
Pas le choix, je la mets en marche, une demi-heure.
J'ai toujours préféré les ventilateurs mais là, la petite chose d'appoint qui trône au pied de mon lit ne fera pas le poids …
Je pense avoir mis une autre demi-heure à me rendormir en optant pour l'option radicale, voir un épisode de mon feuilleton préféré du moment.

Second réveil vers 8h.
Il est 2h en France, les banques ont fait leur transaction.
Je me rue sur Internet pour voir si mon compte est …
Ouf, l'argent du Pôle Emploi est là.
Je vais pouvoir souffler un peu (et rembourser toutes mes dettes).
Ce petit coup de stress m'ayant réveillé, je profite pour réorganiser la chambre.
Le siège en rotin vers la fenêtre,
les pipes et la bouilloire sur la table du balcon,
la bouffe sur le frigo.


Je retourne à mes rituels de voyage.
Thé vert au jasmin,
biscuits,
blog,
en écoutant les émissions de nuit ou les rediffusions sur les radios françaises.

Le temps passe à toute vitesse.
Il est déjà temps de préparer mon sac.
Au programme il y a le cours de 13h à 16h,
après j'irais bien voir le coucher de soleil avant d'aller au spectacle de Bill T.Jones.

Il me faut donc un pantalon correct.

Une douche, et je pars.
Première étape, le distributeur .
Toujours cette maudite phrase, bref, pas d'argent (cf.hier)
Il me faut des sous pour acheter l'adaptateur.
Je ne vais quand même pas appeler Cheng Wei …
Je flippe en avançant vers la station de métro.

Je croise un autre distributeur.
Je tente le coup.
ÇA MARCHE !
Me voilà soulagé,
si ça se trouve, ça marchait depuis hier …

Métro,
première halte à la gare,
la boutique à tout faire
(quatre étages où l'on trouve de tout : du disque dur informatique au Tampax en passant par … les adaptateurs !)
retour à la gare,
métro,
cette fois-ci, je sais comment aller au studio à pied,
tout droit jusqu'au Mac Do et puis à droite.

J'arrive au studio en nage à 12h58 !
Je dis bonjour en vitesse et je me jette dans le vestiaire.


13h02, j'attaque le cours.
Bonne ambiance,
je reconnais quelques têtes des stages que j'ai faits à Noël et l'été dernier.
Elles se souviennent de la barre, ça va un peu plus vite.
On teste quelques petites choses.



Une "vague" inspirée d'une partition de Sisyphe qui avait surgi en atelier dans un autre stage pour l'université d'Aix-Marseille l'an dernier.
On tente aussi la dernière variation, c'est un peu dur pour elles.
On ne garde probablement que la première partie.


Je sors des trois heures lessivé.
Je repars au métro en me demandant si j'ai l'énergie d'aller voir la mer.
Arrivé à la station de correspondance, je décide de rentrer, c'est plus raisonnable.
Je ne voudrais pas m'endormir pendant le spectacle du soir.

Je rentre péniblement à la chambre (qui est pourtant à dix minutes) et je m'écroule sur le lit.
Le centre culturel est à 15 mn à pied, j'ai rendez-vous à 19h.
Il est 17h45, je mets le réveil et je dors.

18h45,
je suis douché et parfumé.
En route pour le centre culturel.
Je remonte Wu Fu 2nd road.
Au bout de dix minutes à peine, je suis en vue du centre.
Ce soir, il y a un marché d'artisans dans le jardin autour.
Je passe rapidement, je m'arrêterai peut-être au retour.



Au théâtre, je retrouve toute l'équipe pédagogique de Tsoying,
Su Ling, bien sûr, qui m'attend avec ma place,
mais aussi Ting Wen, l'assistante qui a la place à côté de la mienne,
la prof de "Chinese opera" toujours très apprêtée,
et puis Ally, la prof de classique aussi déjantée que moi,

Su Ling se balade dans le théâtre comme si elle était chez elle, me présentant de temps en temps des personnes dont je ne comprends pas le nom et dont j'essaie de me souvenir la fonction.
Je comprends qu'à chaque fois, elle parle du projet du mois d'août (Cheng Wei et Hsin Yu sont cités dans la conversation), plus ça avance et plus je me dis qu'on a intérêt à ne pas trop se louper.
Juste avant le spectacle, une fille de l'organisation vient me voir avec Su Ling.
Elles voudraient que je pose une question à Bill T.Jones après le spectacle.

Alors,
pour ceux qui découvrent Taïwan par ces articles, sachez qu'ici après la plupart des spectacles, il y a une "discussion" qui est organisée avec les créateurs, qu'ils soient connus ou pas.
Et il y a un questionnaire qui accompagne le programme vous demandant votre avis.
Un exemple à suivre …

Donc la jeune fille me demande dans un parfait anglais si je veux bien.
Je lui dis que oui mais là, elle me demande quelle sera la question pour qu'elle puisse préparer la traduction.
Difficile d'imaginer quoique ce soit sans avoir vu le spectacle.

Je lui demande 5 mn.
Je me jette dans le programme, j'en parle avec Ting Wen qui, comme moi, est un peu étonnée de la façon dont se passent les choses.
Je vois qu'il y a du texte qui est dit et que les danseurs évoluent sur ce texte.
Je lui dis que je vais demander comment ils ont articulé le travail texte-musique-danse, c'est assez général et je préciserai la question après avoir vu la pièce.


Le spectacle se passe.
Les danseurs de cette compagnie sont toujours aussi extra ordinaires, 

mais tout n'est pas de la même qualité : des ensembles pas tout à fait réussis, des équilibres précaires, des moments mal éclairés et d'autres trop.
On a une horloge qui trône au début du spectacle et qui réapparait à la fin …
Et ces textes …
Ma question tombait plutôt bien.
Tellement bien que, la première personne qui pose une question lui demande exactement ce que j'avais prévu.
Cela m'évitera de le faire …

Et en fait, tout est aléatoire.
Il y a un corpus de textes, un de situations, un de danses, un de musiques et un d'éclairages.
Et tout est choisi "randomly" comme l'a dit le maître.
Bill T.Jones à la sauce Cunnigham en quelque sorte …
D'où les moments un peu fragiles provenant de situations ou de transitions improbables.


Je retrouve Cheng Wei à la fin du spectacle.
Il veut me présenter sa mère et sa soeur qui, en fait, vendent des articles au marché que j'ai traversé en arrivant !
Sa soeur m'offre des savons.
Cheng Wei m'en avait parlé quand j'étais venu à Noël.
Elles font leurs savons elles-mêmes.
Il voulait m'en amener et puis ça n'avait pas pu se faire.
Toute la famille veut m'offrir des savons.
J'en prends un premier, puis un second et je refuse les autres.
Il faut bien qu'elles bossent elles aussi !

Il me ramène une fois de plus chez moi.
Sa fiancée bosse dans le quartier où j'habite et il va la rejoindre 

(c'est ce qu'il me dit ..)
Je le remercie .. Encore une fois.

Arrivé chez moi, je reçois un coup de fil de Christine, la danseuse dont je vous ai parlé dans l'article précédent.
Elle me téléphone pour me dire que finalement elle ne fera pas le projet parce que c'est compliqué pour elle de venir de Taipei, d'autant que miss Lin ne lui paye pas les déplacements.
Je lui dis que c'est dommage 

(mais je pense que c'est sûrement mieux comme ça : le planning était un peu serré en août, et pour cette session de travail elle ne pouvait être là que deux jours sur quatre).
On reste en contact par Facebook.

Belle journée, bien remplie, même si j'ai loupé le coucher de soleil.
En me couchant tôt, je peux peut-être voir l'aube demain.
On verra bien.

Une bière à la mangue (mais que c'est bon !)
Et au lit ... 

1 commentaire:

  1. Retour à ton blog après 2 années sans te suivre dans tes voyages.
    Te lire me rappelle le gout du voyage. Démangeaisons. frisson d'envie. Merci. Bonne nuit.

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