Création de Claude Aymon pour la Wei Dance Company et sa propre compagnie, c2a,

c'est une pièce qui s'articule autour de deux duos mixtes mêlant deux danseurs des deux compagnies :

Une danseuse taïwanaise et un danseur français.

Un danseur taïwanais et une danseuse française.


Elle est inspirée de la Saint-Valentin chinoise,

qui est célébrée le septième jour du septième mois du calendrier lunaire chinois.


Selon la tradition, un jeune bouvier et une fée ont été séparés alors qu'éperdument amoureux.

La pluie est faite de leurs pleurs de ne pas pouvoir vivre ensemble.


Ils ne sont autorisés à se revoir qu'à la Saint-Valentin,

la septième nuit du septième mois.


La pièce s'est créée a à la fois en France et à Taïwan, avec une première taïwanaise en août 2014 et une première française en février 2015.

samedi 6 juin 2015

Un épilogue


Remercier tout le monde, encore et encore
Se remémorer à quel point l'aventure fut belle, 
bien assez pour avoir envie d'en tenter une autre ... peut-être ...




Nous voilà donc à l’épilogue,
à ce qui semblerait être la fin de l’histoire.

Maintenant qu’ils sont repartis,
que nous avons digérés les retours sur la pièce,
la difficulté qu’il y aura de la tourner et tout ce genre de choses,
qu’est-ce nous reste ?


Les souvenirs
bons et moins bons,
le plaisir d’avoir travaillé ensemble,
l’envie que ça continue
avec cette aventure ou une autre,
le bonheur d’avoir découvert que tout ça était possible,
malgré .. tout :
l’indifférence de certains lieux marseillais ou de certaines institutions
dont la mission semble être, d’une manière ou d’une autre, le soutien de ce genre de projets,
les embuches de la fameuse miss Lin,
(si vous ne savez pas qui c’est, il ne vous reste plus qu’à reprendre le blog depuis le début)
et les aléas de nos vies respectives

Quand j’ai dit oui ce soir d’août 2013,
à la fin du pichet de margarita dans ce restaurant mexicain à Kaohsiung,
je pensais que ça serait sûrement très compliqué pour la réalisation de la partie française,
que j’allais galérer pour les papiers,
mais que tout ça serait contrebalancé par une aventure sans faille à Taïwan.

Finalement, le côté administratif a été moins ardu que prévu
(Gilbert Ceccaldi à la ville de Marseille et Catherine Faudry à l’Institut Français sont vraiment des gens formidables),
c’est à Taïwan que les choses n’ont pas été si simples,
et en France, finalement, même si la route a été sinueuse et parfois embouteillée, nous sommes arrivés à bon port.

Il faut dire qu’ici la chance a été avec nous.

Quand nous avons été accueillis la semaine qu’il fallait au Centre Chorégraphique National d’Aix-en-Provence (merci Nathalie Zoccola)


Quand mes amis du centre de danse Cabriole nous ont proposé de travailler chez eux,
quand le théâtre des Chartreux nous a accueillis en calant les dates sur le nouvel an chinois.

Il y a aussi eu Luc, Laurent


Jennifer et Gaby



qui ont accueilli nos hôtes au delà de mes espérances,

et puis bien sûr,
Élise, Fred, Sylvain, une équipe qui me suit aveuglement .. ou presque.



Il y a dans les chapitres français de cette aventure,
un sentiment de revanche,
pour nous quatre,
sur des histoires plus ou moins anciennes dans nos parcours d’artistes,
et, bien-sûr, sur la première partie de la création
où miss Lin a vraiment tout fait pour que les choses se passent à sa façon,
qui s’avère ne vraiment pas être la bonne …
Il suffit de comparer la première française à la taïwanaise.
(pourtant dans un théâtre dans lequel je n’aurais jamais pensé pouvoir créer)
pour vivre la différence.

Je garde en mémoire ce sentiment ambivalent de leur tristesse quand ils sont partis.
On ne devrait pas être heureux de voir des gens pleurer.
Et pourtant,
ils ont pleuré.
Comme moi quand j’ai quitté l’île
parce qu’à chaque fois, nous finissions des bien beaux chapitres de l’histoire que nous écrivons ensemble.

Le pari a été gagné.
Ils ont une vision de la France que j’aime,
On les a accueilli comme il se doit,
et j’ai tout fait pour leur épargner les mauvais côtés d’une vie française.
Leur vision du pays ne sera pas tout à fait conforme à la vraie vie d’ici …
Pas plus que la mienne de la vie sur l’île, je suppose,
juste assez de soucis pour rester dans le réel et ne pas croire que c’est cet ailleurs le paradis.
Et c’est très bien comme ça.

Pour en revenir à la création,
les habitués de mon travail ont dit de la Septième nuit que c’était une pièce bien différente des précédentes,
probablement parce que j’ai osé plus de choses avec ces interprètes nouveaux,
parce que j’ai une connexion particulière avec Cheng Wei,
mon petit frère artistique, qui comprend ce que je veux à demi mot,
mais qui de par sa jeunesse et sa culture, nous a emmenés ailleurs.


Bien-sûr, le fait que ce soit la première fois que je faisais une création au théâtre des Chartreux
(jusque là je n’y avais fait que des reprises) a aussi boosté les choses.
Je me souviens très bien du moment où j’ai entendu l’équipe dire à la conférence de presse en automne
que c’était une première … mondiale.
Je crois avoir voulu plus que jamais être à la hauteur des enjeux.

L’avenir ?

Comme je le disais un peu plus tôt,
cette pièce sera difficile à tourner, nous ne pouvons ni les uns ni les autres, faire 10000 km pour une seule représentation.
Nous pensons quand même tenter des choses dans les festivals taïwanais,
ça sera de toute manière plus facile qu’ici,
même si je garde un petit espoir en ayant entendu « ça serait bien de le voir sur un grand plateau … »

Et puis,
nous avons une nouvelle idée,
avec les mêmes interprètes,
autour de quelque chose qui parlerait encore de Taïwan et de France,
mais autrement.
L’idée de base a germé
(et bien-sûr je ne vous en parlerai pas),
il faut maintenant se poser la question du comment,
artistiquement,
matériellement,
administrativement,
parce qu’humainement, on sait déjà.
Ça ne peut être que bien.
On s’entend bien,
on s’aime énormément,
et on sait de quoi on est capable,
même dans l’adversité.
Une nouvelle page blanche, sur un nouveau carnet de notes.


Mais surtout,
au delà de tout,
il y a des liens qui se sont tissés.
Wan Zhu, Cheng Wei, Élise, Jennifer et Gaby s’écrivent de temps en temps …
Quant à moi, je sais que là-bas,
loin,
j’ai deux nouveaux amis.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire