Création de Claude Aymon pour la Wei Dance Company et sa propre compagnie, c2a,

c'est une pièce qui s'articule autour de deux duos mixtes mêlant deux danseurs des deux compagnies :

Une danseuse taïwanaise et un danseur français.

Un danseur taïwanais et une danseuse française.


Elle est inspirée de la Saint-Valentin chinoise,

qui est célébrée le septième jour du septième mois du calendrier lunaire chinois.


Selon la tradition, un jeune bouvier et une fée ont été séparés alors qu'éperdument amoureux.

La pluie est faite de leurs pleurs de ne pas pouvoir vivre ensemble.


Ils ne sont autorisés à se revoir qu'à la Saint-Valentin,

la septième nuit du septième mois.


La pièce s'est créée a à la fois en France et à Taïwan, avec une première taïwanaise en août 2014 et une première française en février 2015.

lundi 27 avril 2015

la Septième Nuit en France - le jour de la première française


On tourne enfin la vidéo manquante,
mais ça n'est pas si simple
et puis à la première, on se fait des cadeaux




Voilà.
On y est.
On commence un nouveau chapitre de l'aventure imaginée un soir d'août 2013 malgré (ou grâce à) un pichet de margarita,
ce soir où Cheng Wei, miss Lin et son mari m'ont proposé de créer une pièce à Taiwan en coopération avec eux, et que j'ai tout de suite remis sur la table cette idée déjà rêvée avec notre Sisyphe de faire venir des taïwanais en France.
J'avais déjà cette idée en 2012 (ceux qui suivent mes aventures le savent déjà):
pendant mon séjour taïwanais de cette année-là où j'étais en résidence à Taipei, j'avais créé « les soldats du vent » avec cinq adolescents de Tsoying.
J'avais eu le projet un peu fou de trouver une structure de soutien à Marseille qui nous accueillerait, 

et Sisyphe et les soldats du vent.
Le centre DelRio de la Viste était partant.
J'ai mené des ateliers avec les danseurs amateurs du lieu,
créé des connexions avec les danseurs taïwanais au travers d'une création « les filles entre la terre et l'eau »

qui regroupait des adolescentes qui avait exactement le même âges que les petits soldats.
Et puis …
Tout a capoté.
Le centre s'est désengagé,
nous menant de report en report pour la création,
jusqu'à un sine die qui n'augurait rien de bon pour la rencontre des ados.

Cet échec me laisse un goût amer dans le coeur.
J'aurais tant aimé faire découvrir ma ville à ces jeunes taïwanais.
Autant que j'aurais aimé emmener les autres avec moi depuis ces fameux quartiers dits difficiles vers une Asie complètement inconnue.

Tant pis pour les jeunes,
tant pis pour les quartiers,
tant pis pour c2a …



Il est 10h30, quand j'arrive avec Cheng Wei.
Ce matin, nous tournons, enfin, la partie manquante de la vidéo sur le boléro.
La lumière est belle,
on prend l'appareil de Cheng Wei,
il est tout neuf,
l'image sera de meilleure qualité.

Tout est tranquille,
Cheng Wei toujours efficace,
on fait plusieurs prises.
J'ai encore le temps de faire un montage et de l'intégrer dans le reste de la vidéo avant que les filles arrivent.
Il y a un petit souci au moment de la conversion des films de Cheng Wei.
Mon macbook est un peu vieux et ne comprend pas directement les films en haute définition 
(en 30 images par seconde).
J'appelle Sylvain.
Il trouve une solution, comme souvent.
Je lance l'édition du film final quand le reste de l'équipe arrive.

C'est l'heure du déjeuner.

Au moment du café,
le film est prêt.
Le filage est prévu pour 15h.
Je choisis ce moment pour leur offrir leurs cadeaux de première.
Les carnets de note pour les filles.
La nouvelle pipe pour Cheng Wei.



Pour lui,ça n'est pas une surprise vu que nous l'avons acheté ensemble lundi.
Pour les filles, c'est une vraie surprise,
teintée d'émotions





Maintenant, au boulot.
Comme la veille, et à la demande des danseurs, je fais une barre.
Histoire de nous mettre un peu tous sur le même chemin.



On attaque à l'heure.
Le bar,
mon monologue,
qui ne se passe pas trop mal,
Wan Zhu et les pêcheurs,
on arrive au boléro avec la nouvelle vidéo,
ça buggue …
Fred et Sylvain s'affairent tentent de trouver une solution.
On continue le filage.
Le peu de confiance que je commençais à avoir se fissure peu à peu.
D'autant que le reste du spectacle est encore fragile,
dans l'espace,
dans certains corps.

À la fin du premier filage,
j'en annonce un second dans la foulée après une courte pause.
Cheng Wei et Wan Zhu marque des signes de fatigue,
je leur propose de « marquer » le plus de choses possibles,
de ne travailler que l'espace, la mémoire et les choses qui n'ont pas fonctionné au filage précédent.
Sylvain ne filmera pas de toute façon.

On fait donc une pause.
Et on s'y remet.
Je plante mon monologue,
mon esprit est ailleurs,
je pense à tout ce qui s'est passé dans le filage précédent,
tout ce qui a posé souci et que j'aurais dû régler avant,
je pense à ce qui peut encore se passer et que je n'imagine même pas,
l'angoisse monte.
Je suis encore trop chorégraphe et pas assez interprète.

Filage à petite énergie.
Pour ma part, à part le monologue raté, il y a moins d'erreurs dans le mouvement.
Tous les pièges rythmiques que je me suis auto infligé semblent s'imprimer et se libérer quand je suis dans ce recul énergétique.
C'était peut-être ça aussi le noeud du problème, un souci de dosage.
Il va falloir que je trouve un juste milieu.
Quant aux taïwanais, même comme ça, je trouve ça plutôt réussi.
Qu'est-ce que l'ensemble donnera ?
Avec le public ?
Le trac ?
La vidéo réussie ?
Nous le saurons dans un peu moins de 4h,
il est 18h passées quand je lâche tout le monde.

Je cours refaire un film dans la foulée avec les nouveaux conseils de Sylvain,
le mieux aura été de faire un DVD selon lui mais vraiment, on n'a plus le temps.
Je lance l'édition pendant que mes amis se reposent.
Je demande à Éric de préparer quelque chose à manger pour Cheng Wei qui faiblit.
C'est vrai qu'à Taïwan, on nous avait servi les repas avant le spectacle,
alors que nous (quand je dis nous, c'est c2a), on mange toujours après.



Je note toutes ces péripéties dans mon carnet.
Je suis sûr que j'en sourirai sûrement après …
Mais après …



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