Création de Claude Aymon pour la Wei Dance Company et sa propre compagnie, c2a,

c'est une pièce qui s'articule autour de deux duos mixtes mêlant deux danseurs des deux compagnies :

Une danseuse taïwanaise et un danseur français.

Un danseur taïwanais et une danseuse française.


Elle est inspirée de la Saint-Valentin chinoise,

qui est célébrée le septième jour du septième mois du calendrier lunaire chinois.


Selon la tradition, un jeune bouvier et une fée ont été séparés alors qu'éperdument amoureux.

La pluie est faite de leurs pleurs de ne pas pouvoir vivre ensemble.


Ils ne sont autorisés à se revoir qu'à la Saint-Valentin,

la septième nuit du septième mois.


La pièce s'est créée a à la fois en France et à Taïwan, avec une première taïwanaise en août 2014 et une première française en février 2015.

vendredi 3 avril 2015

la Septième Nuit en France - la première rencontre avec le public


on boucle les quatuors 
et on partage tout ça avec le public
pour la première fois 




C’est le dernier jour sans notes.
Retour aux détails dès demain.
Pour ce dimanche je vais encore faire appel à mes souvenirs et aux images conservées par l’un d’entre nous.

Aujourd’hui, nous passons comme hier la journée au centre de danse Cabriole où Thierry et Marie nous accueillent généreusement.
En échange, plutôt que ces choses pompeusement appelées « master class »; j’avais proposé une présentation publique.
Cela nous permettait de nous confronter à notre premier public
(et même si c’est en studio, ça n’est plus pareil que lorsqu’on est entre nous),
cela donnait aussi à nos hôtes une idée de ce pourquoi on s’était enfermés deux week-ends d’affilée,
et puis ça pouvait hypothétiquement nous amener quelques billets vendus supplémentaires.

Donc comme hier matin,
rendez-vous à la sortie du métro à 10h.
Ce matin, tout le monde est en retard.
Moi le premier …
Je pars de la maison .. à 10h.
Heureusement que je ne suis qu’à 5 minutes.

Élise arrive un tout petit peu après moi,
mais Cheng Wei et Wan Zhu ne sont pas là.
Comme ils prennent le métro pour la première fois seuls, je suis forcément un petit peu inquiet.
J’appelle Jennifer qui me rassure : Gaby les a laissés au métro il y a moins d’un quart d’heure.
Ils ne devraient pas tarder.


Effectivement, peu de temps après,
ils apparaissent en haut de l’escalator.
Nous remontons ensemble la rue Paradis,
déserte ce dimanche matin.


Au vu des notes de mes corrections,
je peux vous dire que les corps était très fatigués.
Mais nous avons atteint notre objectif :
finir les quatuors.
Pour le quatuor central, j’ai agencé les créations personnelles de tout le monde.
Cheng Wei et Wan Zhu sont restés en simultané comme je l’avais filmé le premier jour.
Il a fallu composer avec Élise une danse en contrepoint de ce duo énergique avec quelques points de rendez vous avec Wan Zhu, comme j’ai fait pour Cheng Wei et moi.
Ensuite, en laissant Élise danser seule sa création perso, je ramène dans la danse le calme que l’on retrouve dans la musique.
Nous restons comme un choeur à lointain cour, en marquant le rythme, un pas sur trois temps, un pas sur quatre temps.
Un avant goût du slow dansé en solitaire rendu bancal par la structure musicale à sept temps.
Puis nous dansons une des phrases en trio pendant qu’Elise finit.
On enchaîne avec la phrase qui commence le quatuor déclinée dans une version garçon qui était restée coincée dans un coin de mon cerveau et qui est réapparue comme par magie - et au bon moment -
Avec tout ça, on arrive à cette chose que j’avais testé avec Elise à Saint-Zacharie :
le sol que les filles dansaient à deux à Kaohsiung.



Je laisse Élise transmettre le rythme de cette danse à Wan Zhu.
Cela va assez vite vu qu’elle l’a dansé cet été et qu’elle s’en souvient.
Juste une question de vitesse.
On galère sur la fin.
Elles arrivent deux mesures trop trop.
Comme Élise n’est pas toujours précise, je me bloque.
Mais peut-être aussi que j’avais peut-être enlevé deux mesures.
Je ne m’en souviens pas.
Comme je veux absolument finir, je modifie la musique en supprimant ce qu’il faut dans la version avec laquelle on travaille.
On peut avancer.
Les filles bossent encore le sol
pendant que j’imagine une marche que contrairement à cet été, je fixe dans le temps et les directions.
Je l’apprends à Cheng Wei.

Le quatuor est bouclé.



Il nous reste la fin.
Je décide du nombre de portés à faire avant d’attaquer le slow.
Je fixe la position de départ et nous savons avec quoi ça enchaîne donc nous avons la position finale.
Les duos travaillent chacun de leur côté,
je laisse Élise et Cheng Wei trouver ce qu’ils vont faire,
je regarderai à la vidéo si ça me convient.

On a un peu de mal à trouver le bon rythme.
Parfois trop tôt, parfois trop tard.
Mais quand on y arrive, je suis content.



Nous revoyons le quatuor central quand Thierry et Marie arrivent.
Nous continuons de bosser jusqu’à le public arrive.

18h.
Il est temps de partager.

Je nous présente,
raconte notre rencontre,
l’histoire de la pièce,
on montre des extraits,
le boléro,
le duo des filles,
le solo d’Élise jusqu’à l’arrivée de Cheng Wei,
et puis le slow.

Je lis des sourires,
je vois de l’émotion, on nous dit des jolies choses.

Une dame vient timidement dire « chié chiè » à nos amis
(comment vous ne savez pas ? c’est merci en chinois, j’en ai déjà parlé pourtant).

Nous nous remettons de nos émotions et nous allons rejoindre une partie du public qui est restée dans le hall transformé en salle de cocktail.
Des jus de fruits, du vin.
On parle encore un peu,
on rit.

Élise nous quitte assez vite.
Elle rentre avec Éric, du théâtre, qui la ramène chez elle.
Wan Zhu,
prévoyante,
ne prend pas de vin.


Cheng Wei et Wan Zhu prennent une photo avec Lou, la fille de Marie et Thierry,
dire que je l’ai vue naître …
Le temps a passé.


Voilà,
huit jours de travail,
Cheng Wei et Wan Zhu ont appris tout ce qu’ils devaient savoir avant de rentrer au théâtre.
Il ne reste que les choses qu’on ne peut faire que là-bas :
pour Cheng Wei,
les interventions au bar dans le solo d’Élise,
une impro à l’évanouissement en duo avec moi,
et l’histoire de la Saint-Valentin .. qu’il va raconter en chinois ..
pour Wan Zhu,
il restera cette intervention depuis le public avant le début du slow,
pour les deux,
il y aura cette autre improvisation (qu’ils auront peut-être le temps de composer un peu)
sur ce qu’on fait quand on se prépare pour un rendez-vous …
On verra tout ça là-bas,
une fois que l’on aura résolu tous les problèmes,
notamment ceux liés aux dimensions du plateau …
D’autant que …

Vers midi,
j’ai reçu un message d’Éric (toujours celui du théâtre), m’expliquant que,
contrairement à ce qui était prévu
(et pourtant, Dieu sait si j’ai demandé, redemandé, insisté),
nous ne pourrons pas avoir le plateau tout le mardi.
Lundi est réservé à Fred (qui a, lui-aussi, moins de temps que prévu) et mardi nous devrons nous arrêter à la pause déjeuner car il y a une autre compagnie en résidence qui travaille.
Elle jouera le mercredi juste après nos trois représentations …
C’est bien ce qu’il m’avait semblé avoir lu sur le planning que m’avait envoyé le théâtre en septembre dernier, mais comme Éric m’avait assuré du contraire, je m’étais rassuré …
Ça va être court.
Très court.


Mais pour l’instant,
direction Allauch,
chez Jennifer et Gaby,
un boeuf bourguignon nous attend !
En fait, je n’étais pas invité mais en proposant « généreusement » de raccompagner tout le monde, Jennifer m’a proposé (pour le coup généreusement .. Et sans guillemets !) de partager leur dîner.
Comment résister à un boeuf bourguignon fait par une … bourguignonne ?

Je vous laisserai aujourd'hui sur cette photo de Wan Zhu,
qui a succombé au Bourgogne de Jennifer.


Wan Zhu s’est plutôt bien adaptée à la gastronomie française …



1 commentaire:

  1. un très joli épisode...ah les portés! et la tête de Wan Zhu avec un verre de Bourgogne... pour quand la suite? la recette du Boeuf bourguignon? les répétitions au théâtre?

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